Bobio a très mal !

Quels conseils devrait-on donner à Bobio pour apaiser sa douleur : couvrir la brûlure de dentifrice, de blanc d'œufs, de vinaigre, de pommes de terre, de beurre…

Bobio constate l'étendue de sa blessure et décide qu'il vaudrait mieux consulter un médecin. Heureusement, il y a une clinique médicale au campus de La Cité collégiale.

Pendant qu'on emmène Bobio à la clinique, étudions pourquoi les brûlures de la peau constituent un grave danger pour l'organisme.

Organes de sens : toucher


Définition

La peau est formée de deux parties distinctes, l'épiderme et le derme.

L'épiderme (épi = dessus) est formée de plusieurs couches de cellules épithéliales superposées. Dans l’ordre, de la couche de cellule la plus profonde à la couche la plus superficielle, on retrouve : les couches basale, épineuse, granuleuse, claire et cornée.

La couche basale se divise rapidement par mitose (division cellulaire). Les nouvelles cellules poussent les plus vieilles vers la surface d’où qu’elles développent de plus en plus de kératine. C'est ainsi que l'épiderme peut se renouveler tous les 25 à 50 jours. À la couche cornée, les cellules sont entièrement remplies de kératine, une protéine très résistante. Cette couche forme une enveloppe qui protège les cellules plus profondes. Cependant, sous l'effet de la friction, les cellules kératinisées se détachent et tombent. C'est notre peau morte ! Les cellules éliminées sont constamment remplacées par celles des couches plus profondes. Il est possible de couper l'épiderme entièrement sans saigner puisqu'il ne contient pas de vaisseaux sanguins. C'est la raison pour laquelle nous pouvons nous raser sans blessure. À l’inverse, le derme est très vascularisé. Si une lacération traverse l'épiderme et atteint celui-ci, il y aura saignement.

Le derme est formé de tissu conjonctif dense qui se situe sous l'épiderme. En plus d'être riche en vaisseaux sanguins, il contient des fibres nerveuses et des vaisseaux lymphatiques. D’autres structures qu’on peut y retrouver : la majeure partie des follicules pileux (structures qui contient la racine d’un poil) ainsi que les glandes sébacées et sudoripares.

Fonction

La peau (ou le tégument) est l’organe le plus grand du corps humain mesurant entre 1,5 et 2 m2. Ensemble la peau et ses annexes cutanées (ongles, poils et glandes) forment le système tégumentaire. Ce système est responsable de nombreuses fonctions, dont la majorité vise à nous protéger contre certains facteurs environnementaux tels les lésions mécaniques (coups), chimiques (acides et bases), biologiques (bactéries) et thermiques (chaleur et froid).


Diagramme


Observez bien le diagramme. Glissez la souris sur les points noirs pour voir de quelle structure il s'agit et en obtenir une courte description.

La peau
Élément annexe de la peau riche en kératine et produit par le follicule pileux. Les poils recouvrent la peau et sont localisés à plusieurs endroits stratégiques du corps. Les poils retiennent les corps étrangers et protègent la peau des agents extérieurs.
Terminaison nerveuse qui capte les changements lors du toucher (la pression tactile).
Structure de kératine formée de cellules mortes qui correspond à la partie exposée du poil. La forme de la tige définit celle du poil.
Couche imperméable de cellules mortes plus ou moins désintégrées et sans noyau.
Couche transparente formée de cellules qui ne se divisent plus mais ont encore un noyau.
Couche formée de cellules aplaties et remplies de granules de kératine.
Couche formée d'une dizaine de rangées de cellules reliées entre elles par des jonctions qui ont l’aspect « d’épines ».
Couche profonde de l'épiderme dans laquelle les cellules se divisent constamment par mitose afin de régénérer les cellules perdues de la couche cornée.
Terminaison qui détecte les sensations de douleur et les changements de température.
Minuscule muscle qui se contracte sous l'effet du froid ou de la peur et fait dresser le poil.
Glande qui sécrète du sébum (huile naturelle) à l’intérieur du follicule pileux. Le rôle du sébum est d’assouplir et de lubrifier les poils et la peau.
Petit sac dans lequel est fabriqué le poil.
Partie élargie à la base du follicule d’où qu’on retrouve les cellules responsables de la formation du poil.
Nerf sensitif de la peau servant à transmettre les sensations perçu par les terminaisons nerveuses.
Cavité remplie de tissu conjonctif et de vaisseaux sanguins qui alimentent les cellules du poil en croissance.
Nerf qui transmet les signaux nerveux de la peau (toucher, douleur, pression, température) au système nerveux central (encéphale et moelle épinière).
Structure tubulaire dans laquelle circule le sang qui apporte l'oxygène et les nutriments aux tissus et draine les déchets vers les organes excréteurs.
Glande que l'on retrouve aux aisselles, dans la région pubienne et au niveau des seins. Ce type de glande sécrète un liquide épais composé de lipides et de protéines. Les bactéries à la surface de la peau se nourrissent de cette substance et produisent une odeur corporelle.
Canal qui permet aux sécrétions de la glande sudoripare de se rendre à la surface de la peau.
Glande de la peau que l'on retrouve sur presque tout le corps, mais surtout dans les régions où la peau est plus épaisse. Ce type de glande produit la sueur qui élimine le chlorure de sodium (sel) et des déchets.
Terminaison nerveuse qui détecte les fortes pressions et les vibrations. Les corpuscules de Pacini sont les plus gros récepteurs tactiles de la peau.
Tissu graisseux permettant l'isolation, le support, le rembourrage et la mise en réserve de certains nutriments.
Couche inférieure de la peau renfermant du tissu adipeux et jouant le rôle d'amortisseur, de réservoir énergétique et d'isolant thermique.
Vaisseau sanguin microscopique dans lequel ont lieu les échanges entre le sang et les cellules du corps.
Couche moyenne de la peau formée de tissu conjonctif dense. Il contient des fibres collagènes et des fibres élastiques, des muscles, des nerfs et des vaisseaux sanguins. Le derme contient aussi des structures annexes telles que les follicules pileux et des glandes. Le derme donne l'élasticité et la résistance à la peau.
Couche supérieure de la peau qui est elle-même constituée de plusieurs couches. L'épiderme est à la fois résistant, imperméable et élastique et protège le corps contre les agressions de l'environnement extérieur.
Petit trou à la surface de l'épiderme qui permet à la sueur de s'écouler.
Les corpuscules de Meissner sont des récepteurs sensoriels situés dans la partie supérieure du derme. Ils sont particulièrement sensibles au toucher léger.

Test

Choisissez la bonne réponse.
  1. Couche imperméable de cellules mortes.

    Glande sudoripare Couche basale Nerfs Glande sébacée Tissu adipeux Couche cornée Poils Derme
  2. Détecte les stimuli et transmet la sensation de douleur.

    Glande sudoripare Couche basale Nerfs Glande sébacée Tissu adipeux Couche cornée Poils Derme
  3. Tissu résistant, flexible et bien vascularisé.

    Glande sudoripare Couche basale Nerfs Glande sébacée Tissu adipeux Couche cornée Poils
  4. Glande de la peau qui produit la sueur et élimine le chlorure de sodium et les déchets.

    Glande sudoripare Couche basale Nerfs Glande sébacée Tissu adipeux Couche cornée Poils Derme
  5. Couche dans laquelle les cellules se divisent constamment.

    Glande sudoripare Couche basale Nerfs Glande sébacée Tissu adipeux Couche cornée Poils Derme
  6. Glande qui produit le sébum, une huile naturelle qui est responsable de la production de points à la surface de la peau.

    Glande sudoripare Couche basale Nerfs Glande sébacée Tissu adipeux Couche cornée Poils Derme
  7. Tissu graisseux qui absorbe les chocs et prévient les pertes de chaleur.

    Glande sudoripare Couche basale Nerfs Glande sébacée Tissu adipeux Couche cornée Poils Derme
  8. Retiennent les corps étrangers et protègent la peau des agents extérieurs.

    Glande sudoripare Couche basale Nerfs Glande sébacée Tissu adipeux Couche cornée Poils Derme

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Les brûlures

Brûlure du 2e degré

Les brûlures de la peau peuvent être causées par un courant électrique, des rayons ionisants (coup de soleil), des substances chimiques (acides ou bases) ou par une chaleur intense. C’est le cas pour notre pauvre Bobio. Peu importe la cause, les brûlures constituent un grave danger pour l'organisme puisque la région affectée n'offre plus de protection contre l'entrée de substances nuisibles, tels que les microbes pathogènes. Plus la brûlure est profonde, plus le risque d'infection est grand. Le métabolisme ralentit, le système cardiovasculaire s'affaiblit et le système immunitaire est perturbé.

Les brûlures sont classées selon leur gravité en 3 catégories.

Une brûlure du 1er degré est une brûlure superficielle qui atteint seulement l'épiderme. Ce type de brûlure est légèrement douloureux et est caractérisé par une rougeur localisée. Par exemple, un léger coup de soleil.

La brûlure du 2e degré est plus profonde, l'épiderme et la couche superficielle du derme sont endommagés. La peau est rouge et douloureuse et il peut y avoir apparition de cloques. Si on prend soin de prévenir l'infection, la peau se régénère sans cicatriser.

Une brûlure du 3e degré atteint toute l'épaisseur de l'épiderme et du derme. Cette brûlure dite « profonde » peut occasionner des pertes significatives de liquide et de protéines. L'endroit brûlé a généralement une coloration blême, « grisâtre » ou noire et il a un grand risque d'infection à cause de la profondeur de la brûlure. Il y a peu ou pas de régénération du tissu atteint et donc cicatrisation.

Le système nerveux face à la douleur

Brûlure du 3e degré

Les brûlures du 3e degré diffèrent aussi des brûlures du 1er degré et du 2e degré, car elles ne sont généralement pas douloureuses.

La peau possède des récepteurs sensoriels qui répondent à différents stimuli comme le toucher, les changements de température ainsi que la douleur. La densité de ces récepteurs varie beaucoup d'un endroit à l'autre sur l'organisme. Le visage, les pieds et les mains sont les régions qui contiennent le plus de récepteurs. On compte plus de 2500 récepteurs spécialisés par cm2 simplement sur le bout de nos doigts.

Les récepteurs sont logés dans le derme et prennent la forme de terminaisons nerveuses. Chaque récepteur répond à un stimulus différent. Par exemple, les corpuscules de Pacini sont sensibles aux vibrations tandis que les terminaisons nerveuses libres sont sensibles à la douleur.

Et puis, Bobio ?

C'est confirmé, Bobio a subi une brûlure du 2e degré sur l'avant-bras. Heureusement que Bobio a su consulter un médecin et non appliquer du dentifrice, du blanc d'œuf ou du beurre sur sa brûlure. « Il faut oublier les conseils farfelus qu'on entend parfois », lui confirme le médecin, et il ajoute : « ils ne font qu'aggraver la blessure. Sur une brûlure, on met de l'eau froide et rien d'autre ! ». Bravo Bobio !

Il ne lui reste qu'à suivre les ordonnances du médecin « changer les pansements tous les jours en tartinant de crème de Flammazine » et la blessure guérira en peu de temps.

Quelle profession voulez-vous ?

L'infirmière et l'infirmier praticiens fournissent aux clients des soins directs (hôpital, clinique médicale). Ils sont également formés pour des consultations par téléphone et faire de la prévention/éducation. Ils sont en charge d’administrer les soins aux patients ordonnés par le médecin. Ils ont également la capacité de diagnostiquer et soigner certaines maladies et peuvent prescrire certains médicaments.

Pour en apprendre davantage sur cette profession...

Test

Identifiez le type de brûlure.

Brûlure du 2e degré

Premier degré Deuxième degré Troisième degré

Brûlure du 3e degré

Premier degré Deuxième degré Troisième degré

Brûlure du 1e degré

Premier degré Deuxième degré Troisième degré

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Bon à savoir

Boîte de Petri avec gélose nutritive

Même si Bobio s'en veut d'avoir été si maladroit, il a tout de même été chanceux. Statistique Canada a révélé en 2001 que plus de 4 500 Canadiens sont hospitalisés chaque année pour des brûlures. Les brûlures du 3e degré étant les plus sévères, elles prennent le plus de temps à guérir et nécessitent généralement des greffes cutanées. Il existe 4 différents types de greffe de peau.

Seules les « autogreffes » ne sont pas sujettes aux rejets par le système immunitaire des patients brûlés. Par le passé, on effectuait une autogreffe en prélevant de la peau sur une partie du corps du patient (le bas-ventre, le cuir chevelu, les cuisses etc.) pour la greffer sur la région brûlée. De nos jours, l'autogreffe ne s’effectue pas en prélevant de la peau du patient, mais en créant une peau identique à celui du patient en laboratoire. Il suffit d'isoler des cellules souches mésenchymateuses de la moelle osseuse du patient. Par la suite, les cellules sont cultivées en laboratoire et nourries avec des facteurs de croissance pour les convertir en cellules épidermiques. La nouvelle peau est ensuite greffée sans risque de rejet.

CMH : Protéine (immunoglobuline) qui permet à l’organisme de reconnaître ce qui lui appartient (le soi) de ce qui ne lui appartient pas (le non-soi).

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